« When darkness falls
And surrounds you
When you fall down
When you're scared
And you're lost. Be brave
I'm coming to hold you now
When all your strength has gone
And you feel wrong
Like your life has slipped away »
Tu ouvres les yeux. Douce ingénue. Poupée anormale à la peau plus lisse que la porcelaine. Tes prunelles écarlate domine l'aurore. Tes cheveux aussi blancs que la neige resplendissent dans la verdoyante vallée. Ton histoire commence comme les contes de fées. C'est dans la différence que tu es venu au monde. C'est dans la démence d'une passion que tu t'es immiscée. Une mère jeune et un père magnifique. Des campagnards, amoureux de la verdure du Pays de Galles. Des gens respectables, aimants et aimés. Mais n'était-ce pas qu'une façade mon ami ? Un tissu de mensonge. Ta naissance offrit la vie au névrosé. Vous avez du mal à suivre je suppose ? Mes paroles ne sont que le lyrisme d'un cauchemar. Je vous conte une vie avec poésie et douceur. Les métaphores sont l'essence même de la réalité.
« Come waste your millions here
Secretly she sneers
Another corporate show
A guilty conscience grows
I'll feel a guilty conscience grow
I'll feel a guilty conscience grow »
Les éclairs jaillissent dans le ciel. Le firmament gronde. Et la foudre ravage ton coeur. Une cabane perdu au milieu des paquerette semble briller dans la nuit. Les flammes dévorent le bois de la pauvre maison. A l'intérieur, des petits yeux carmins regardent à travers les fissures. Tu as terriblement chaud. Enchainée au sous-sol, tu ne sais comment faire pour échapper à cette miséricorde. Heureusement tu fixes le ciel qui s'illumine devant toi. C'est comme si les étoiles explosaient une à une. Ce spectacle ravissant apaise ta peur. Tu n'es plus effrayée par les flammes qui bientôt flétiront ta chair, pour mieux consumer ta peau aussi nâcrée que parfaite. Ton visage enfantin laisse échapper une larme de cet orbite sale et irrité. Personne ne viendra te chercher. Que faire face à la mort qui se rapproche inexorablement ? Tu t'endors alors dans la poussière.
« Come let the truth be shared
No-one ever dared
To break these endless lies
Secretly she cries »
La vérité n'éclatera donc jamais ? Jamais personne ne découvrira ce qui t'es arrivé Noélia ? La démence la plus malsaine s'en sort toujours gagnante. Et l'injustice ne se paye que des éternités plus tard. Dans cette cave obscure, vêtue d'un simple drap grisâtre et sale, tes cheveux souillés par la boue... tes cuisses en sang. La douleur s'estompe tandis que la fumée s'empare de ta gorge, s'engouffrant dans celle-ci avec vigueur. Tu t'accroches aux chaînes qui te retiennent au mur. Tu te souviens de ce mur poupée ? Celui contre lequel il t'a balancé, contre lequel il t'a brisé les côtes, une à une. Tout ça pour une intimité qu'il convoitait depuis longtemps. Une indécence que Maman te jurait précieuse. Détruite par l'effroyable concupiscence de ton père. Il a osé, te trahir. Trahir maman. Et s'immoler volontairement, ravagé par la culpabilité. Meurtri par le choc incestueux, tu demeurais recroqueviller, douce agonie d'un incendie du coeur.
« She burns like the sun
And I can't look away
And she'll burn our horizons make no mistake
And I'll hide from the world
Behind a broken frame
And I'll burn forever
I can't face the shame »
Tu te réveilles. À l'hopital. Tu ne peux pas bouger. C'est comme si tes membres étaient plus qu'engourdis. Paralysés? Juste fatigués qu'on te dit... Pourquoi es-tu envie ? Pourquoi l'air qui racle ta gorge est comparable à l'extase ? Tu demandes juste, avec la plus innocente des voix … « Ou est maman ? » On ne te réponds pas. « Ou est papa ? » Il est mort qu'on te répète. Alors tu ries, comme une enfant. On te croie folle. Complètement insensée. Endiablée. Pourtant ton air de princesse sauvage les fascine. On parle de traumatisme, tu ne comprends pas. Pourtant tu sais très bien que ce qu'a fait ton papa est mal. Tellement mal. Mais pardonnable. Tu fixes alors le jardin verdoyant à la fenêtre. Tu demandes à tous le monde de se taire pour pouvoir écouter le ruissellement de la fontaine. Dans quelques jours, tu pourrais enfin sortir, et plonger dans l'eau glacée, habillée si tu le voulais. Tu irais nager au fond du gouffre, pour récolter avec amertume les voeux passés des anciens patients.
« You can follow me
And I will not desert you now
When your fire's died out
No one's there
They have left you for dead »
Tu ne manges plus. Tu t'affames. Les médecins s'inquiètent. On parle à nouveau d'un problème psychologie. La famine volontaire. Tu te laisses mourir. Car tu n'as plus aucune raison de vivre. Tu t'en fiches, rien ne te raccroches, et l'appétit de la vie s'amoindrit. Peut-être que tu fais juste ça pour être écoutée ? C'est drôle. De les voir s'obstiner. Tu n'es pas malade. Tu le fais juste exprès. Pour te divertir. Il semblerait que tu sois spéciale. Un cadeau de la nature t'aurait été offert à fin de recoller les morceaux de ta porcelaine brisée en mille et un morceaux. Tu n'as rien d'une princesse. Tu n'as rien d'un ange. Tu es juste démence et euphorie. Innocence et folie. Tu te sens seule. Tu t'ennuies. Alors tu cherches désespérément une âme intelligente pour te sortir de cet enfer. Dans lequel tu t'es plongé.
Volontairement ?
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Sujet: Noélia ... Anorexic' Princess. 
Lun 3 Déc - 22:02
