What do you prefer ? White ou Dark chocolate ? [PV Alec]

Elle l'avait quitté un peu plus tôt dans la journée, quand il l'avait liberé. Mais décidément, ce fourbe ne pouvait s'empêcher de jouer avec le mot … compromis. Pas du chantage, pas de menace, juste ce joli mot qui fais chier tous le monde. La demoiselle comprit vite que c'était peut-être la suite d'une histoire qui avait commencé il y a pas si longtemps que ça déjà. Reprenons... Elle avait rencontré Alec dans le labyrinthe. Il lui avait prit son livre et l'avait invité au restaurant pour lui rendre. Ensuite elle l'avait croisé dans les cachots. Et voilà qu'à nouveau elle se retrouve invitée au café. C'était louche. Mais bon, tant qu'il ne la forçait pas à manger, tout irait bien.

Elle remonta en vitesse les marches des sous-sols et fila dans sa chambre, haletante. Une fois entrée, elle se colla à la porte, la vérouillant derrière elle. Elle se déshabilla et laissa ses vêtements en plan par terre. Noélia enroula une serviette autour d'elle et partit dans les douches ou elle y resta une bonne demi-heure. Involontairement, elle voulait se faire belle pour cette soirée. C'est donc ce qu'elle fit, elle mit sa plus jolie robe, blanche, encore et toujours. Elle se fit une natte et d'ailleurs elle y passa plus d'une heure. Elle était presque prête, mais ce n'était pas l'heure d'y aller. Alors pour patienter, elle prit un livre et se mit sur son lit. La jeune fille sortit son portable pour voir l'endroit précis qu'il lui indiquait et le reposa sans répondre.

19h30. Elle n'aimait pas être en retard. Et puis, marcher avec des talons, c'est douloureux donc ça retardait sa route. L'anorexique partit en chemin vers le village, en prenant soin de faire les détours pour ne pas se retrouver à nouveau aux cachots. Elle arriva vers 19h55 et partit réserver une table. Elle avait prit son livre dans son sac et comptait bien l'attendre en poursuivant ce chef d'oeuvre.

Suite à l'épisode des cachots, Alec était revenu bredouille de sa quête du lieu parfait, mais avait obtenu quelque chose de tout aussi intéressant.
Il fut de fort bonne humeur durant tout l'après-midi, fit un peu de sport pour occuper le temps qui lui restait et alla prendre une douche et se préparer aux alentours de 19h00. Il tenait à toujours être présentable et rendre la meilleure impression possible. Sans compter une légère forme de vanité, peut-être.

Rapidement prêt, vêtu d'une manière classe & décontractée à la fois, il finit par se mettre en route aux alentours de 19h45 afin d'arriver pile à l'heure. La ponctualité tenait une certaine importance à ses yeux.

Une fois sur place, la trouver ne fut pas difficile. Toute vêtue de blanc, en harmonie avec son teint pâle et sa sublime chevelure de neige, elle ressemblait à une princesse de contes de fées égarée à la terrasse d'un café. Approchant de la table où elle était assise, il désigna l'autre chaise et demanda, quelque peu inutilement :

« Bonsoir, cette place est prise ? »

C'était plus une manière de réengager la conversation après ces quelques heures, qu'autre chose. Bien qu'il n'aurait pas été surpris qu'elle lui affirme que oui, rien que pour l'embêter.
Pour faire bonne mesure, il se senti obligé d'ajouter :

« Ton carrosse ne risque pas de se changer en citrouille si nous tardons trop ? »

Il lui laissait clairement l'initiative de débuter la conversation sérieuse, si elle le désirait. Un geste généreux de sa part, peut-être pour se faire pardonner quelque chose ?

Noélia attendait sagement qu'il vienne se montrer. Si d'ailleurs, il ne se pointait pas, il pouvait s'attendre à ce qu'elle lui enfonce son talon dans le visage. Car oui, elle demeurait une fille, et une fille c'est capricieux. Et c'est fier. Passons... Dévorant les mots de son livre ô combien passionnant elle ne le vit même pas arriver, c'est uniquement lorsque qu'il prit la parole. Elle sursauta légèrement mais le cacha le mieux possible en se cachant derrière son ouvrage, les joues encore rosées d'avoir été surprise ainsi. La jeune fille ferma son livre et le rangea vite dans son sac et hocha simplement la tête pour lui dire de s’asseoir. Ses yeux carmin le fixaient comme un étranger.

Après avoir réfléchi quelques secondes, elle fit fuir les mauvaises pensées qui altéraient son esprit et continua de la fixer mais cette fois-ci d'un air plus doux. Il lui fit une remarque sur un carrosse. Il lui fallut un peu de temps pour trouver la référence à Cendrillon, car elle n'était pas très conte de fées. Même si c'est vrai qu'on lui avait souvent dit qu'elle ressemblait à Raiponce avec ses cheveux. Elle soupira. « Merci. Mais … tu as plus la tête du vilain méchant fourbe plutôt que du prince charmant. » elle porta le verre d'eau qu'elle avait gentiment demandé au serveur quelques minutes plus tôt pour patienter, à ses lèvres. « Mais prends le comme un compliment, j'ai toujours été attirée par les méchants. Les sauveurs en collant, non merci. »

Puis elle pencha la tête sur le côté. « Je sais que c'est toi qui m'a invité mais … tu veux boire quelque chose? » avant de plisser les yeux d'un air sérieux, le détaillant sous toutes les coutures. Malgré le genre qu'il se donnait, il était vraiment mignon. La jeune demoiselle eut un petit rictus et enleva son gilet. Elle avait chaud le soir. Normal ! Mais elle n'étais absolument pas frileuse et cette situation lui donnait chaud. « Bon. Si on parlait de choses sérieuses ? Je suis curieuse tu sais … alors … Parle moi un peu de toi. » Ou elle était trop curieuse et rêvait de connaître sa spécialité. Même si parler de la sienne à elle ne la branchait pas plus que ça. Maitrise de la lumière, ça faisait un peu cliché par rapport à son physique et c'est pour ça qu'elle s'en faisait discrète. Mais après, tout dépendait de lui.

Il s'assit, la conversation commençait bien... Lui, un vilain méchant fourbe ? N'était-il pas un ange quelques heures plus tôt ? Enfin, elle se rattrapa rapidement. Il répondit à sa proposition :

« Je vais prendre un thé glacé, merci. »

Calmement, il attendit la suite, inévitable raison de leur présence ici. Ou n'était-ce qu'un prétexte à autre chose qu'aucun d'eux ne voulaient s'avouer ? Peu importait, au final. Il passait la soirée en charmante compagnie et c'était déjà suffisant pour ne pas chercher la petite bête.

« Te parler de moi ? Il va falloir être un peu plus précise, si tu ne veux pas avoir droit au récit de mes fantastiques trois premières années. Mais je vais être bon joueur et te donner des infos un minimum intéressantes. J'espère que tu en feras autant. »

Un clin d’œil ponctuant la phrase, accompagné d'un sourire entendu et d'une petite réflexion pour savoir par quoi il allait commencer.

« Je viens d'une très ancienne famille dont l'arbre généalogique se perd jusqu'au Moyen Age, j'ai un frère et trois sœurs et vit dans un manoir digne d'un méchant Potterien. Je vais à l’Église le dimanche, sauf empêchement, j'ai été scout pendant plusieurs années et j'ai fréquenté une école privée avant de venir au pensionnat. Je pratique régulièrement le tennis et l'escrime et ne crache pas sur un petit jogging à l'occasion. »

Il fallait bien l'avouer, sur le papier, Alec était le jeune homme modèle. Issu d'une famille irlandaise traditionaliste et catholique, riche, en forme, bien élevé, il avait tout pour plaire. C'est quand on commençait à gratter le vernis de perfection que les choses plus sombres commençaient à émerger. Sa personnalité, son attrait pour le jeu, son don lui-même, tout un tas de choses se tapissaient sous ces dehors enchanteurs.

« A ton tour, petite princesse, parle-moi de toi. »

Noélia lui sourit et appela le serveur. D'un sourire innocent et presque trop même, elle lui caressa la joue. « ça sera un thé glacé et un diabolo cassis. » Le serveur lui rendit son sourire et prit la commande, avant de s'en aller en lui jetant quelques regards. La jeune fille dirigea ses prunelles écarlates vers son 'partenaire de jeu', si on pouvait l'appeler comme ça. Il lui parla de sa famille, de son environment tout ça. Elle hochait la tête pour lui faire comprendre qu'elle était assidue à ce qu'il lui racontait. Donc ce petit bonhomme était en réalité un gosse de riche. Même s'il n'en était pas vaniteux publiquement, elle ne savait comment nommer autrement ce milieu plus qu'aisé dans lequel il avait évolué. « Je vois je vois. »

L'anorexique ferma les yeux et ce qu'il affirma ensuite fut tout de suite moins jouasse pour elle. Qu'elle... raconte, sa vie ? À elle ? Problème en vue, Noélia refusait de parler de ça. Comment lui annoncer en souriant que son père l'avait violé à la cave, battu, avait tué sa mère et s'était suicidé après avoir mis le feu à leur maison ? Et que c'était pour ça qu'elle avait décidé d'arrêter de manger … ou alors très peu. Elle prit une longue inspiration et détourna le regard. C'est ce qu'elle faisait quand elle n'était pas tout à fait honnête. Elle devait rester le plus vague possible. « Et bien disons que mon père ne nous aimait pas beaucoup, avec ma mère. Ils sont morts dans un incendie et moi j'ai fini à l'hôpital.  C'était il y a quelques années. »

Ouf, ce fut moins dur que prévu. Elle n'avait rien précisé du tout et était resté subjective sur le sujet. Elle n'avait pas précisé quel genre d'hôpital ou la cause de la mort de ces parents. « Tu veux savoir autre chose ? » Aaaah mais pourquoi posait-elle ce genre de questions ?! Si elle n'était pas à ce point peu expressive, elle se serait giflé devant lui. « Et pourquoi es tu venu dans ce pensionnat ? » Et oui, elle aussi, elle pouvait poser des questions gênantes ! Nah. Et juste avant de le laisser parler, elle rajouta en fronçant les sourcils, plutôt rougissante. « Et je ne suis pas une princesse. » Mon père m'appelait comme ça.

Le petit manège avec le serveur le confirma dans une pensée qu'il avait depuis un moment et fut bien plus instructif que les quelques paroles qu'ils échangèrent. Il soupira.

« Tu ne me dis pas grand-chose... Quant à la raison de ma présence ici, c'est la même que pour toi, non ? »

Si elle se montrait vague, il n'avait pas besoin d'être précis. Il voulait lui montrer qu'à ce petit jeu, c'était donnant-donnant. Ses raisons à elle d'être vague ? Il les ignorait et pu lui importait. Elle avait prouvé qu'elle pouvait être manipulatrice avec le serveur, elle pouvait donc l'être avec n'importe qui. En termes simples, il ne lui faisait pas confiance et ça n'était pas prêt de changer avant au moins un bon moment.

« Puisque c'est le sujet, parle-moi donc de ton don. Quel est-il ? Que permet-il ? Ce genre de chose. »

Il en venait directement à la question intéressante, formulée de manière claire et nette. Sachant que si elle répondait à côté, il ferait de même, elle se sentirait peut-être obligée de répondre honnêtement.
Mettant ses réflexes de joueur de poker à profit, il la scruterait en quête d'une mimique trahissait mensonge ou hésitation prolongée. Cette question était importante à ses yeux et il ne comptait pas se dévoiler ensuite sans être certain qu'elle lui ait d'abord dit la vérité.

Sur l'entrefaite, on vint leur apporter leur consommation, qu'il paya rapidement avant qu'elle n'en ait l'occasion et chassa ensuite le serveur du même geste négligent qu'il aurait adressé à un insecte importun. Ce qui n'était pas vraiment éloigné de sa pensée à son sujet. Éloigner rapidement ce pion potentiel de la jeune femme lui semblait nécessaire pour conserver l'avantage. A moins que ce ne soit que jalousie de sa part ?

Il sembla ne pas s'attarder sur son histoire. Tant mieux. Ce n'est pas qu'elle refusait d'en parler, juste que ça ne se disait pas au deuxième rendez vous voilà ! Et puis... il n'y avait rien d'interressant là-dedans. C'était un classique des passés dramatiques, il faut l'annoncer en pleurant, sous la pluie. Dommage, il faisait bon et Noélia ne pleurait jamais.
Elle lui fit donc un large sourire colgate car tout est blanc chez elle. Son teint, ses cheveux, ses vêtements et même ses dents dis donc ! Magie.

Il aborda enfin la partie intéressante de la discussion. Elle fronça les sourcils, retroussant un peu le nez. Ses pomettes devinrent plus colorées, légèrement teintées d'un rose pâle. Noélia détourna le regard. « Et bien... » le serveur apporta les boissons, ce qui la coupa dans son élan. Alec le repoussa comme un moustique gênant ce qui la fit soudainement éclater de rire. « Oh... on aime pas les adversaires mon cher ? » Juste pour le titiller un peu avant de répondre. Les individus, curieux à souhait se tordaient presque l'estomac pour alors deviner le don de l'autre. Si seulement ils savaient...

Elle soupira. « Pourquoi te le cacher plus longtemps ? Un pouvoir reste un pouvoir n'est-ce pas? » Elle eut un petit sourire et claqua des doigts. Les lumières à l'intérieur du café s'éteignirent violemment et on entendit des cris affolés et de la vaisselle qui se brise. Au bout de quelques secondes, la lumière réapparut. Elle se mit à rire comme une enfant, c'était tellement amusant. Puis une petite forme de lumière apparut sur la table. C'était vraiment petit, de la taille d'un demi verre et il avait la forme d'un petit homme. Celui-ci danser. « Je contrôle la lumière voilà. Rien d'extraordinaire. » Oui, rien d'extraordinaire...

Il répondit à sa première question d'un air presque détaché :

« Seulement quand ils sont à la hauteur. »

Elle lui fit ensuite une démonstration fracassante de son don et il fut sidéré par la chose. La lumière ? La lumière ?! Il ne put retenir un éclat de rire devant l'ironie de la situation. Il lui fallut presque une minute entière pour se reprendre et articuler une réponse.

« Désolé, c'était éblouissant. »

Un jeu de mots fort peu original, si vous voulez mon avis. Mais tout cela était d'un ridicule achevé. Une fille dont la peau devait craindre le soleil plus que tout maîtrisait la lumière et cette fille était ce qu'il avait de plus proche d'une relation romantique, lui qui maîtrisait un don issu des ténèbres. Cela ressemblait à une drôle de farce divine.

Néanmoins, elle ne lui avait pas retourné sa question et il ne se sentit pas obligé de lui rendre la pareille. Tacitement, il aurait pu s'y sentir obligé, mais il ne jouait pas selon ces règles.

« Bien et sinon, à quoi occupes-tu ton temps libre à part te faire enfermer dans les cachots du pensionnat ? »

Une référence à leur aventure de l'après-midi couplée à une tentative de changer de sujet pour éviter cette question qui le gênait. Alec ne s'y était pas pris le plus subtilement du monde, mais il ne devait pas exister de manière subtile pour changer de sujet.

Noélia sourit. Il avait l'air d'être plutôt impressioné par son petit tour de passe-passe. Cela la rassura un petit peu tandis qu'elle scrutait tout les réactions du jeune homme. Maintenant, ironiquement, elle était plutôt fière de son don. Réaction typique d'une femme qu'on complimente. Une chose qu'elle pouvait hair durant le long de sa vie se verra alors accepté une fois le compliment abandonné. Cependant il avait rit. Pourquoi donc avait-il éclaté d'un rire si esclaffé que tous les autres s'étaient retourné vers eux ? « Éblouissant ? J'avais cru comprendre amusant apparemment … »

Elle aussi était curieuse de savoir quel genre d'exploit il était capable d'accomplir mais il en décida autrement. Quelle tactique basse pour fuir un sujet... en lancer un autre. Elle soupira en entendant sa question et s'empressa de répondre. « Séduire les serveurs. » L'anorexique n'avait pas d'autres réponses en tête. Dommage pour lui. Il fallait qu'elle en revienne à ce qui la titillait au plus profond d'elle même. « Belle manoeuvre de ta part Alec. Mais c'est mal de penser que j'oublierai si facilement. » elle prit un air innocemment triste et blessé. « je pensais que tu me connaissais mieux que ça.. » oui, elle jouait bien la comédie. La garce.

Elle finit par retrouver un ton normal et habituel en quelques secondes, le regardant dans les yeux. « je t'ai dit mon pouvoir. A toi de me dire le tien. » oui, elle avait bien deviné, même si elle ignorait pourquoi, une démotivation à parler de son don. Mais Noélia ne pouvait s'empêcher de se promettre intérieurement de ne jamais le lâcher jusqu'à ce qu'il crache le morceau. Cependant, elle savait au fond d'elle que ça n'allait pas être facile de connaître la vérité. L'albinos prit alors une voix aguicheuse et murmura en penchant sa tête. « Je garderai le secret, huhu.♥ »

[Désolé pour ce retard, je n'ai pas d'excuse si ce n'est les fluctuations de mes passe-temps, j'espère pouvoir revenir un peu plus et essayer d'être un peu plus constant. ]

Ah ! Si elle avait pu comprendre l'ironie de la chose, elle aussi aurait bien ri. Mais malheureusement pour elle, Alec n'était pas prêt à révéler son don au grand jour.

La référence au serveur, une nouvelle fois, le fit sourire. Il n'était pas du genre à en prendre ombrage. Encore une fois, elle prouva qu'elle pouvait très bien s'en sortir sur le plan social, usant de ses charmes et décelant les tromperies simples sans effort apparent, mais en grand joueur de poker, le jeune homme avait toujours plusieurs as dans sa manche.

« Tu ne peux pas m'en vouloir d'avoir essayé... Mon don est loin d'être génial. »

Il fit un geste souple de la main gauche et une clé composée d'obscurité diffuse se manifesta dans sa main avant de disparaître d'un autre geste vif, à la manière du tour d'un prestidigitateur.

« Je suis un passe-partout humain. J'ai accès à toutes les clés, sauf celles du Paradis, des champs et du cœur des gens. C'est pratique dans la vie de tous les jours, il n'y a pas à se soucier d'avoir ses clés de casier, chambre, etc. avec soi, mais c'est loin d'être réellement impressionnant. »

Un bluff complet, mais plutôt crédible au regard de leurs rencontres passées. Il resterait sur cette version de toute façon, c'en était déjà bien assez à son goût. Il ajouta, pour faire bonne mesure :

« Satisfaite ? »

La jeune femme arqua un sourcil, presque déçue. Tout ce suspens seulement pour ça ? Elle secoua négativement la tête en tentant de noyer ses pensées injurieuses dans un flot d'ondes positives. « Oh vraiment ? Rien que ça ? » elle prit son verre de diabolo cassis et le porta à ses lèvres pulpeuses pour le déguster lentement. « Quoique... cela peut être pratique en fait. » elle marchait totalement sans se douter que ce pu être un simple mensonge de sa part. Encore.

Elle baissa les yeux sur la table qui les séparaient et se leva soudainement, posant le verre à sa place pour se diriger vers lui. Lui soulevant le menton avec son index, elle approcha sa tête de la sienne pour venir déposer un baiser sur ses lèvres. « Si tu m'as menti, ça n'arrivera plus. » Plongeant ses prunelles dans les siennes pendant quelques secondes, elle ne dit plus rien et écarta la table d'un coup de main. Puis, sans vraiment se faire prier, elle s'assit sur ses genoux et enroula ses bras autour de son cou. Elle était bien, là, sur lui.

Souriant d'un petit air faussement innocent, elle se colla contre lui. Légère comme une plume – ah ça oui, c'était prouvé ! - il ne pouvait se plaindre de son poids sur ses jambes. Puis lassée de ce silence presque gênant, elle le justifia en l'embrassant encore. Était-ce un jeu ou une pulsion comme ça, qu'elle avait soudainement besoin d'assouvir ? « Hihi. » Un rire discret et sensuel, elle avait le chic d'attirer le regard des gens. Problème ?

"When people lie, they are doing it to protect the ones they love."
- Lelouch Lamperouge

Elle avait accepté cette explication avec une facilité qui l'étonnait. Il se serait attendu à autre chose, plus de méfiance peut-être.
A sa place, il aurait posé des questions sur certains détails qui clochaient, mais il s'agissait probablement de sa suspicion naturelle qu'il tentait de replacer chez les autres. Tout le monde n'était pas comme ça. Il n'eut pas vraiment le temps de réfléchir plus que ça, alors qu'elle se levait, amorçait un mouvement à son encontre et l'embrassait. Ponctuant le baiser d'une phrase qu'il aurait certainement à regretter plus tard :

« Si tu m'as menti, ça n'arrivera plus. »

Il soutint son regard, des années à en faire autant lui avaient appris à ne pas flancher et à avoir l'air droit dans ses bottes même lorsqu'il ne l'était pas. Et puis, techniquement, il ne lui avait pas menti. Il était bel et bien capable de faire apparaître toute sortes de clés. Ce n'était qu'une vérité partielle, aucun mensonge digne de ce nom dans ses paroles.

Elle se fit plus proche, allant jusqu'à s'assoir sur lui, lui offrant une proximité surprenante. Combien de fois cette fille était-elle capable de l'étonner en l'espace d'une heure ? Il était curieux de le savoir, mais sa concentration fut à nouveau accaparée par leur baiser. Paraître distrait en une telle occasion aurait été insultant pour elle et bien bête de sa part, il préférait profiter du moment, sans savoir combien de temps cela durerait...

« Hé bien ! Si j'avais su que tu me serais aussi reconnaissante de t'avoir sauvée, j'aurais trouvé une occasion de le faire plus tôt. »

Un sourire malicieux vint ponctuer sa réplique et il lui offrit un baiser à son tour. La culpabilité serait pour demain, il fallait profiter des quelques instants de bonheur que la vie nous offrait.

La jeune femme se plaisait sur lui, oui c'était une position bien confortable. N'allez pas chercher dans cette phrase une signification cocasse ou autre. Disons simplement que ses genoux pouvaient facilement se réincarner en coussin. Sa réflexion le fit à peine tilter. A croire qu'il n'avait rien à se reprocher. Bien, elle pouvait donc passer aux choses sérieuses. Décidément, ce soir là, elle s'amusait comme une petite folle... à croire qu'elle était très joueuse. Il lui rendit son baiser, ce qui la fit sourire jusqu'aux oreilles.

La jeune femme se plaqua contre lui, les gens chuchotaient autour d'eux, c'était fort plaisant. Susurrant des mots doux à son oreille comme « Hm... Des regrets ? » elle lui mordilla le lobe en caressant son torse. Provocation ? Totalement. Se collant encore plus contre lui, elle embrassa sa nuque. Timidement ? Absolument pas. Ce qu'il y avait de surprenant chez cette fille, c'est qu'elle n'était pas du tout aussi frêle et délicate que son corps pouvait laisser envisager.

« Tu as envie de plus ? » Oui, c'était freestyle. Sans aucun doute. Disons que ça lui prenait comme ça. Comment pouvait-il refuser ? Surtout que Noélia ne laissait personne l'approcher alors qu'elle propose elle même sans aucune arrière pensée, c'est qu'elle devait vraiment le désirer. Ou alors...

Alec avait une impression bizarre, une impression qui l'empêchait quelque peu d’apprécier pleinement la situation présente. Comment décrire cela ? C'est comme s'il avait fait un faux pas et venait de se faire piéger. Puis, l'attitude de la jeune femme contre lui l'étonnait aussi. Elle n'était pas si familière la dernière fois. Que s'était-il passé qui l'ait faite changer d'avis ?
Il soupira intérieurement de sa propre paranoïa, peu importait, au final. Il n'avait qu'à apprécier l'instant comme il avait choisi de le faire quelques secondes plus tôt. Carpe diem. Il répondit à sa première question sur le même ton :

« Hm... Absolument aucun. »

Il se laissa même faire docilement, elle semblait vouloir prendre le contrôle et il n'avait pas d'objection pour le moment. Goûtant au plaisir qu'elle lui offrait. La seconde question le prit encore plus au dépourvu que son changement d'attitude. Cependant, il tâcha de ne rien laisser paraître. Plus facile à dire qu'à faire. Il lui accorda à son tour un baiser au niveau du cou, se laissant le temps de formuler une réponse.

« La question est : qu'es-tu prête à m'accorder ? »

Après tout, il se devait de se comporter un minimum en gentleman et ils n'en étaient qu'à leur second rendez-vous. Tournait-il autour du pot ? Certaines idées fixes étaient dures à oublier... Peut-être était-il trop peu habitué à accorder sa confiance ? Foutue paranoïa !

La jeune femme savait qu'elle allait trop loin. Mais c'était amusant. Un homme, c'est facile de jouer avec, et c'est surtout très convaincu sur un sujet en particulier. Bon, elle se contenait un peu vu qu'ils étaient en public. En fait, la demoiselle, intérieurement était tiraillée par deux idées contraires mais complémentaires. Oui, elle avait posés ses griffes sur lui et ne semblait que le manipuler en apparence avec le seul point faible imposé aux hommes. Mais finalement, ce n'était pas si mal. Elle se surprit à vouloir être sincère avec lui. La jeune fille ne fit alors aucun commentaire quand il lui répondit et logea sa petite frimousse pâle dans son cou, une mine triste au visage. Noélia n'était pas amoureuse de lui, c'était sûr. Mais du moins, elle ressentait étrangement une boule au ventre en pensant lui faire du mal.

Elle ne bougea pas, se blottissant contre lui, et ferma ses prunelles écarlates pour murmurer. « Je ne sais pas moi, tout ce que tu veux. » c'était la réponse basique de toutes les femmes timides, essayant de faire des sous entendus étranges. C'était rare qu'elle propose à quelqu'un de faire ce qui lui plaisait ou alors elle s'en fichait royalement. Non, là, c'était comme un test. Après tout... Serait-il prêt à faire le premier pas ? Ou est-ce qu'il était aussi je m'en foutiste qu'il pouvait le laisser paraître à certains moments. Elle posa ses mains sur son torse et vint joindre ses lèvres pulpeuses aux siennes, dans un silence pesant et symbolique.

Tout ce qu'il voulait ? Elle ne pouvait rien lui offrir de ce qu'il voulait réellement. A sa connaissance, personne ne le pouvait. Mais bon, il y avait quelques petites choses, des palliatifs dirons-nous, qui ne seraient pas déplaisants non plus. La vie n'était pas si sombre et il fallait en profiter. Comme tous les garçons, Alec avait un jour eu droit à cette phrase usée "Sois un homme". Pour une fois, elle avait un semblant de sens, quoiqu'un peu macho à ses yeux, mais au diable ses états d'âme !

« Partons d'ici, ce n'est pas l'endroit approprié si tu veux vraiment m'offrir plus... »

Sa chambre serait un lieu plus intime, il ne s'était jamais vraiment senti l'âme d'un exhibitionniste et n'avait aucune envie de changer en cet instant. Quoi qu'il advienne là-bas, ils y seraient tranquilles et loin des yeux et des oreilles indiscrets. Le jeune homme n'aimait pas se donner en spectacle sauf lorsque cela servait un but plus grand.

Il la souleva délicatement comme la petite chose fragile qu'elle était et resterait certainement toujours à ses yeux et la déposa, se levant ensuite. C'était cette apparente vulnérabilité qui l'attirait chez elle. S'il avait eu plus de recul à ce moment, il aurait peut-être compris que ce n'était qu'une façon inconsciente d’exercer ses désirs protecteurs, mais tout cela lui échappait encore et il s'en moquait un peu. Ce qui comptait, c'était qu'elle lui plaisait, point. S'il avait recherché une vraie relation, il ne se serait certainement pas attardé sur elle, mais il ne recherchait rien de tel pour l'instant. Il voulait une fille avec qui passer de bons moments, pas une qui soit digne de l'épouser.