L'histoire d'Adam débute par une jeunesse des plus calmes dans la ville qui donna son nom à une célèbre convention. Issu de la lignée qui donnait le jour, quelques siècles plus tôt, à un célèbre baron, ses géniteurs avaient cependant décidé de modifier leur nom suite aux quolibets et autres blagues d'un goût douteux dont était régulièrement victime la famille.
Bien que débutant sur une note calme et tranquille, la vie d'Adam fut rapidement bouleversée par le décès de ses parents alors qu'il n'avait que six ans. Un simple accident de voiture provoqué par un chauffard ivre avait mit fin avant l'heure à ce qui aurait dû n'être qu'une famille simple et heureuse comme tant d'autres. Confié à la tutelle d'un oncle souvent absent qui se reposait essentiellement sur ses domestiques pour veiller au bien être de son neveu, il parvint tout de même à grandir relativement sainement et devenir un jeune homme presque équilibré.
Ce n'est qu'à l'âge de seize ans que sa vie fut réellement bouleversée par une découverte d'une grande importance pour tout le reste de son existence. En furetant dans la bibliothèque familiale, il tomba, quelque peu par hasard, sur les notes de laboratoire de son illustre ancêtre.
Intéressé par les idées de ce précurseur dément, il partit cependant sur une voie plus annexe et c'est ainsi qu'Adam se lança, deux ans plus tard dans des études de médecine et pharmacologie qu'il ponctua d'un diplôme de chimie. Quittant l'université de Genève à l'âge de 26 ans, il commença à mettre sur pied un projet touchant plus aux domaines de l'alchimie que de la science telle qu'il l'avait apprise, mais là encore, les notes datées du savant fou le guidèrent sur la voie.
Adam avait la conviction qu'une solution pour obtenir l'immortalité résidait certainement dans la biologie des êtres déjà immortels. Et quels étaient les plus simples à détecter et à trouver dans une nation civilisée ? Les vampires évidemment !
Alors que ces créatures avaient obtenu une paix royale depuis qu'on les considérait plus comme des éléments du folklore que comme une menace réelle, le jeune alchimiste débutait sa traque de spécimens à étudier. Combien de jeunes vampires inexpérimentés finirent sous les scalpels du jeune homme avant qu'il ne trouve sa solution ? Des dizaines certainement, peut-être plus, furent piégés et capturés par des ruses toujours plus raffinées et pragmatiques. Sachant ne pouvoir tenir la distance lors d'un face à face, l'alchimiste usait des méthodes les plus viles pour parvenir à ses fins : Usage d'humains complètement drogués comme appâts, pièges à pieux, calices empoisonnés et tant d'autres qui firent bientôt de la Suisse une destination de cauchemar pour les buveurs de sang.
Mais enfin, le massacre s'arrêta. Il avait trouvé ce qu'il cherchait. Enfin, le croyait-il. Grâce à une distillation du sang vampirique mêlée à quelques idées que la science considérerait démentes, il avait obtenu un sérum ralentissant le vieillissement et donnant un sérieux coup de fouet à quiconque le consommait. Ce qu'il n'avait pas prévu, cependant, c'était que l'effet serait temporaire et qu'il s'accompagnerait d'une dépendance...
Lorsqu'il découvrit, bien plus tard, l'existence du Pensionnat Deane, c'est tout naturellement qu'il postulat comme professeur de Sciences. L'idée de transmettre son savoir lui plaisait et vivre au milieu d'une véritable banque de sang vampirique n'étant pas non plus pour lui déplaire.